Deuxième rencontre, mais dans l'autre monde...
Veronica & Eleana

Aujourd'hui il ne faisait pas chaud mais Elly s'obstina, comme d'habitude, et enfila quand même son jogging. Elle se glissa dans ses baskets, après un petit déjeuné rapide, et se fit une queue-de-cheval. Elle prit soin de bien fermer son loft à clé, et se mit à filer à toute vitesse. Elle zigzaguait entre les lèves-tôt qui marchait le long du trottoir jusqu'à ce qu'une piste cyclable apparut. Elle ne se gêna pas pour les vélo et enchaîna les grandes foulées sur le bitume. Elle s'était défiée d'aller jusqu'au parc de Shooting Street sans faire de pause. Elle courut encore et encore, sans s'arrêter, ignorant les coups de sonnettes des cyclistes. Mais qu'est-ce qu'elle en avait à faire ?
Elle ralentit un peu pour pouvoir brancher son MP4 et foula le sol en rythme. Elle posa sa main sur la poche de sa veste légère et se rassura en sentant le contacte de la lame de son couteau entre ses doigts.
Bien évidemment, elle n'avait pas encore en vu de tuer quelqu'un aujourd'hui. Enfin... Qui sait ? Peut être que si finalement. Elle continua sur la route, passant devant le cabinet Peterson pour sortir du Big Bang Boulevard et enfin entrer dans les rues de Shooting Street.
Elly s'arrêta donc, comme prévu, juste quand elle se retrouva dans le parc. Elle s'assit près d'une fontaine, coupa sa musique et bût jusqu'à n'en plus pouvoir. Elle se releva plus doucement et trottina vers le sentier qui parcourait tout le parc. Elly, malgré la faible température, crevait de chaud mais continua quand même en se remettant à courir.
Ce ne fut qu'à ce moment-là, avant de rallumer son MP4, qu'elle aperçut quelqu'un. Pas n'importe qui... Une femme. Et cette femme lui donnait cette impression de déjà vue. Euh... D'après ses souvenirs, cette femme aurait très bien put être une de ses patientes, ou une de ses victimes... Ou bien oui. C'était bien une de ses patientes.
Après l'avoir fixé pour retrouver qui elle était, cette Veronica devait l'avoir elle aussi aperçue. Eleana ne put repartir comme ça, sans demander son reste. Elle passerait pour une impolie.
Eleana s'approcha donc de son ancienne patiente et engagea la conversation.

- Eh, Veronica ! s'exclama-t-elle, sans vraiment être convaincante. Euh... Tiens, ça faisait longtemps, n'est-ce pas ?

Elle ne sut quoi dire d'autre. C'est vrai quoi, elles avaient beau s'être rapprochées par rapport aux autres patients qu'elle avait eu, mais ça remontait à loin ! Et il faut avouer que le Dr Corrigan avait plutôt une mémoire sélective. Eh... elle ne se souvenait même plus de quoi la pauvre Ronnie avait succombé.

© BY ELLY J. CORRIGAN

Parce que la mort n'est pas seulement malheur et tristesse, le destin a voulu que quelques mois avant la mort de Veronica, Simeon lui avait fait la surprise d'un adorable chiot. Une adorable boule de poils tricolore. Elle l'avait nommé Nigel, parce qu'elle aimait la sonorité de ce nom. Roxana, elle, avait précédé ce nom par un Monsieur bien senti, parce que Simeon lui avait dit que c'était un monsieur chien. Du coup, dans le dossier du vétérinaire, le chien se nommait Monsieur Nigel. Et ce nom lui allait très bien.

Quelques semaines plus tôt, le chien à peine âgé de 7 ans se portait assez mal et une visite chez le vétérinaire avait fait tomber le pronostique suivant ; Monsieur Nigel avait un cancer. N'ayant pas les moyens de payer pour une possible médication canine qui de toute manière ne garantissait pas la survie de l'animal, Simeon avait du prendre la décision de faire euthanasier l'animal. Simeon n'avait pas laissé plané le doute d'un possible soin trop couteux pour qu'il puisse l'assumer à Roxana. Il avait dit que Monsieur Nigel était déjà trop malade pour être soigné et qu'il valait mieux l'endormir avant qu'il ne souffre. Évidemment, la petite fille avait protesté, mais elle s'était rangé aux arguments de son père. Quelques jours plus tard, en sa qualité de faucheuse, Veronica avait fauché Monsieur Nigel et elle était rentrée au SkyLine avec lui. Il habitait désormais avec elle dans son appartement.

Du coup, une promenade ou deux par jour s'imposait avec un chien, mais elle s'y pliait avec joie, ayant l'impression de retrouver un peu de sa vie perdue. Monsieur Nigel lui prodiguait en retour regard de parfaite admiration et il ne la quittait pas d'une semelle lorsqu'elle était avec lui. S'occuper d'un autre être qu'elle lui permettait de ne pas penser à elle et ses malheurs. Monsieur Nigel était thérapeutique, même si elle ne réussissait pas à passer à autre chose. Elle ne voulait pas passer à autre chose.

Habituellement, elle allait plutôt se balader dans la forêt avec Monsieur Nigel. Elle prenait sa petite voiture et elle roulait quelques minutes et se baladait dans la forêt. elle détachait la laisse de Monsieur Nigel et il allait et venait à sa guise, cherchant odeurs et des écureuils. Aujourd'hui, il faisait frais et elle avait décidé de rester en ville plutôt que d'aller dnas la forêt. Ça impliquait de garder Monsieur Nigel en laisse, mais il n'y verrait probablement pas d'inconvénients. De toute façon, même s'il était mécontent, il n'en laisserait rien paraître.

Elle marchait déjà avec monsieur Nigel depuis presque trente minutes lorsqu'il s'arrêta pour renifler consciencieusement un buisson. Ronnie eut beau tirer sur la laisse, il reniflait avec obstination. elle cessa donc sa marche et laissa le chien renifler à sa guise. elle n'était pas pressée de toute manière. Ronnie se baladait toujours avec une très longue laisse. elle aimait donner de la corde à Monsieur Nigel. Tandis qu'il en était à sa besogne, Elle se mit à regarder autour d'elle, son regard allant sur tout et sur rien en même temps, jusqu'au moment ou elle accrocha le regard d'une femme. Une joggeuse si elle se fiait à son accoutrement. Elle la dévisageait aussi, visiblement à tenter de la replacer dnas son contexte. Veronica eut une impression de déjà vu. Oui, elle conaissait cette femme. Ou plutôt, elle l'avait déjà connu. Mais qui était-elle.

L'étrangère pas si inconnue la nomma par son nom et lui demanda comment elle allait. Veronica sourit et tint son chien près d'elle, puisque Monsieur Nigel avait décidé que la dame à renifler était plus intéressante que l'odeur.

- Euh... commente Veronica en essayant de nommer la femme.

Son nom lui disait effectivement quelque chose. elle savait qu'elle la connaissait, mais elle n'arrivait pas à trouver où. Elle était vivante à cette époque. Ce qui signifiait que la femme aussi. Mais ça ne faisait pas si longtemps que ça. Elle eut soudainement un flash. Elle ne se souvenait pas vraiment e la femme, mais elle ne pouvait pas ne pas reconnaître ses yeux. Oui, ce sont ses yeux. Oh. Ronnie eut une hésitation, puis elle l'interrogea, presque surprise.

- Docteur Corrigan ?

Oui, effectivement, le docteur Corrigan lui avait parlé, elle l'avait ausculté, elle L'avait examiné. Elle avait même sondé son cerveau. Mais Veronica n'avait pas daigné lui répondre. Veronica avait même poussé l'audace à n'émettre que des lignes plates sur les moniteurs.

- Vous êtes morte ? J'en suis navrée !

Elle était sincère. La neurologue lui avait semblé délicate durant le temps où elle était entre la vie et la mort.