5 ans au point 0...

Le juge se sentait broyé de cette longue et mauvaise journée de travail. Comme si tout les soucis se décidaient à pointer leur nez le même jour... Et bien entendu, sur qui cela retombait-il invariablement? Comme si Daniel avait dit à untel d'essayer une évasion et à machin et truc de déclencher une bagarre. Sans oublier ceux qui venaient le voir pour essayer de lui faire peur et être libérés plus tôt... Autant dire que cette vie n'était pas de tout repos et qu'il finirait par jeter l'éponge plutôt que de se faire réduire mentalement en pièces. Mais il aimait son boulot et préférait de loin travailler dans l'ombre que de risquer une nouvelle médiatisation désastreuse comme celle de l'affaire Wendel. Enfin, à Skyline ce genre de problème ne se posait pas, mais sait-on jamais...

Tiens, en parlant d'affaire Wendel... Maintenant, Dan vivait avec Lusitania. C'était assez ironique non? Il l'avait condamnée à mort à tord, ils avaient déconné une fois aussi et les voilà qui vivaient depuis plus de cinq ans ensemble... A vrai dire, Lusitania avait été d'un réel secours pour l'homme. Il avait failli y rester, après ce tremblement de terre ravageur. Et puis sa convalescence avait été longue et difficile. Seul, il ne s'en serait pas sorti. Il lui avait fallu près de deux ans pour retrouver son intégrité physique. Aujourd'hui, on ne voyait plus de traces de cet accident. Il n'y avait plus que des souvenirs d'horreur et parfois une pointe de peur lorsque le juge se trouvait dans un endroit clos. Pour les endroits habituels, cette angoisse était partie, certes, mais à de rares occasions, il ne faisait pas le malin en entrant dans une pièce. Cette catastrophe, au Vintage Hôtel, avait laissé ses marques.

Candel avait donc quitté le boulot plus tard qu'à l'accoutumée. Il aurait sûrement le droit à une remarque taquine de Lusi' et il ne saurait, pour changer, guère comment lui répondre. Ce petit jeu durait depuis cinq ans. Cela devenait long. Oh, il ne se plaignait en aucun cas de la compagnie de la lieutenante de police, mais parfois les silences, les demi-mots ou les piques étaient difficiles à supporter. Il avouait néanmoins volontiers qu'il n'était pas en reste pour ce qui était d'embêter sa colocataire. Parfois, c'était le froid total, mais au final, ceux qui avaient semblé être des ennemis naguère étaient devenus amis, même si tout ne coulait pas de source avec eux. C'est sur cette pensée qu'il s'arrêta sur le pas de la porte de leur duplex. Il balaya les soucis de son travail et afficha une bonne mine. Il déverrouilla la porte et entra.

« Salut..! »

Il était sûr que sa colocataire était présente et il ne l'avait pas vue au matin. Il se dirigea donc vers le salon, d'où provenait un léger bruit de fond.

Il y a un temps pour tout...

tu veux que je te lise du shakespeare ?

Journée de congé radieuse et efficace... Ouais enfin, sa c'était la théorie, la pratique était tout autre. La jeune femme répondant au doux nom de Lusitania était en congé aujourd'hui. Remarqué, il lui fallait bien sa au vue du travail qu'elle faisait tout le reste de l'année. Du moins sa, c'était l'avis de Lusitania. Toujours est il que la jeune femme fut réveillé bien avant l'heure qu'elle c'était juré d'atteindre en dormant. Tout cela à cause de la petite Camille qui dormait dans la même chambre qu'elle. Lusitania avait hérité de sa nièce, morte quelques temps après sa naissance... Et sachant qu'elle habitait toujours avec Daniel, c'était une cocasse vie pour les deux jeunes gens.

Bref, ce matin, Lusitania fut réveillé bien avant ses 9heures habituelles de sommeil. Elle n'était pas de szuper bonne humeur surtout quand elle remarqua de Daniel était déjà parti travailler. Que dire de la journée si ce n'est que Lusitania la passa à faire comme sa nièce: dormir et manger. C'était d'ailleurs ce que faisait la jeune femme, Camille sur le ventre, quand Daniel revint du travail. Le tableau était assez marrant à voir. Ce fut Camille qui se réveilla la première et se mit à pleurer dans les oreilles de sa tante. Cela eut pour effet immédiat de réveiller Lusitania d'un bond. Heureusement que la policière avait une main posé dsur la petite Campille sinon la pauvre serait déjà tombée. La jeune femme se redressa et bailla à qui mieux mieux. Se levant, elle posa Camille dans son petit lit avant de mettre une musique de berçeuse et de regarder sa nièce se rendormir. Voir la petite fille réveillait de vieux instincts maternelles chez notre policière. Elle ne put s'empêcher de sourire.

made by redsky

5 ans au point 0...

Tout n'était que silence léger dans le duplex, si ce n'était qu'un bruit, à peine un son mi-audible, dans le salon laissait présager que l'endroit était habitué. Le juge finit néanmoins par entendre la petite Camille se mettre à brailler. Il songea, une fois de plus, que cette enfant était un véritable changement dans cette colocation hors normes. Candel s'était donc dirigé vers le salon et avait observé la scène.

Un demi-sourire amusé étirait ses lèvres et illuminait son visage carré. Lusitania n'était pas ce qu'on pouvait qualifier de douce, au premier abord. Plutôt femme forte qui fille apeurée, elle avait un caractère bien trempé qui ferait reculer bien du monde. De plus, elle laissait en apparence peu de place aux sentiments dans sa vie. Daniel savait pour la connaître que tout n'était qu'apparence avec elle, mais il savait aussi qu'il valait mieux ne pas sous-estimer celle qu'elle était réellement.

Le tableau finissait par être hilarant et le juge, désormais appuyé d'une épaule contre le mur tout proche, se mordit l'intérieur de la joue pour ne pas exploser de rire. Il fallait qu'il garde un minimum contenance, tout de même. Il enleva sa veste et entra dans la pièce en feignant le détachement. Il déposa sa veste sur une chaise et s'approcha du berceau. Il ne put s'empêcher de taquiner la jeune femme.

« Quelle personne sensée imaginerait le lieutenant Wendel attendrie par un enfant? »

Elle se doutait bien que Dan plaisantait. Les choses s'étaient tassés de manière plus qu'agréable en cinq ans et ce n'était plus la même chose entre eux. Si la cohabitation était parfois houleuse, ce n'était plus cause des vieilles rancœurs, mais plutôt parce que l'ambiance était parfois... Étrange, et c'était bien le moins que l'on puisse dire. L'un s'effarouchait souvent de ce que l'autre pouvait bien dire et c'était un souci récurrent. La plupart du temps, ils semblaient l'un et l'autre gênés. Enfin, ce n'était pas en non-stop comme ça, sinon bonjour l'ambiance...

Il y a un temps pour tout...