† ÂGE : 36 † PROCHES EN DEUIL : 245 † ENTERRÉ LE : 06/09/2012 † DATE DE NAISSANCE : 13/01/1988 † AVATAR : Stana Katic
Avis de décès ADRESSE: 2305, Cloud Street EMPLOI: En recherche RELATIONS AMIS/ENNEMIS:
Sujet: Gloire ... passé et ange gardien ▬ Ciarán & Helen Mer 12 Sep 2012 - 7:10
Gloire ... passé et ange gardien →
Ciarán & Helen ★★★★★★
▬ FLASHBACK 2007 ▬
HELEN ▬ Riley, June !
Amorce d’un mouvement pour se relever, faible intention qui se solda par un cri. Essoufflée, apeurée, étranglée par la douleur. Elle était revenue à elle, suffisamment longtemps pour s’apercevoir de sa solitude. D’autres personnes jonchaient le sol et les cris des blessés résonnaient à ses oreilles comme un monde dévasté. Le monde était dévasté. La route était fissurée, le bâtiment sur lequel elle s’appuyait : effondré. Des personnes en dessous, beaucoup de personnes. Elle y était, il y a peu. Elle y avait été piégée, il y a peu. Des souvenirs récents, trop récents qui lui laissèrent un goût amer dans la bouche. Goût acre du sang que l’on ne peut refouler et qui opprime les entrailles. Sensation de suffocation qui lui fait pousser un cri tant sa recherche d’air est forte. Sa vue brouillée par la poussière, la fatigue, la douleur. Elle sait qu’elle ne doit pas dormir et ne le veut pas mais le mal commençait à empiéter sur sa détermination. Elle était de plus en plus fatiguée et sentait son souffle se bloquer à chacune de ses expirations. Riley, June … ils étaient tous encore à l’intérieur, pourtant, il lui semblait que Riley avait été amené avec elle précédemment. Où était-il ? Elle était inquiète, inquiète et en mauvais état. Elle tenta de baisser la tête vers la source du mal mais ne réussit qu’à étirer sa peau qui se déchira un peu plus, à contracter son muscle le plus vital rendant toute respiration impossible. Elle peina à retrouver un pouls convenable. Elle avait chaud, elle avait froid. Surtout froid. L’impression saisissante de sortir d’un lieu réfrigéré, d’une chambre froide, d’être en pleine ère glaciaire. Vaine tentative pour observer la source du mal, tiraillement. Sentiment profond d’un corps déchiré par la douleur, d’une peau écartée par le verre, d’un muscle comprimé par la douleur et difficilement contrôlable. Perte de repère et monde distendu. Elle chercha son air face à une expiration toujours plus douloureuse. Râle d’une âme en peine. Si seulement son bras acceptait de rejoindre le morceau enfoncé dans sa chair, elle aurait pu le retirer, se relever, partir les aider. Belle utopie. Son monde s’écroulait et elle n’avait aucun appui pour le retenir. Elle s’enfonçait avec lui et sentait son muscle le plus vital se comprimer jusqu’à l’étouffement. Elle eut un haut le cœur et sa respiration resta bloquée au fond de sa gorge. Les larmes lui montèrent et elle eut soudainement peur, peur de ne pas tenir, de ne pas revoir ses proches, peur de partir tout simplement. Seule satisfaction étant qu’elle ne lui manquerait pas à lui, lui qui était parti avant. Suffocation.
▬ FIN FLASHBACK 2007 ▬ ▬ FLASHBACK 2009 ▬
Flash puissant, alcool, peur fulgurante. Mouvement de recul et respiration anarchique. La chaise bascula à l’horizontal tandis qu’elle se retenait de s’écrouler à terre, de se cacher sous la première table venue. Regards braquées sur une femme effrayée dont les souvenirs tiraillaient l’âme. Double bruit d’un moment présent et d’un moment passé. Verres qui s’entrechoquent, voix puissantes. Grondement sinistre, fracas du cristal sur le sol. Nouveau coup sur la cicatrice comme si la présence frappante de l’objet lui infligeaient de nouveaux séquelles. Respiration bruyante et visée floue. L’air du dehors serait sans doute son seul secours. Elle avança, titubant plus qu’autre chose vers cette double porte qu’elle parvint tout juste à entrebâiller, sa force amoindrie par l’alcool et la peur. Elle avait l’impression d’étouffer dans cet espace clos aux puissants relents d’alcool. Plus amaigrie que le mois précédent encore, elle parvint à se faufiler entre les deux battants suffisamment espacés à présent. Un courant d’air la fit entièrement revenir dans son présent. Plus question de se laisser aller au désespoir et à ces mauvais souvenirs. Le pas hésitant, elle se laissa guider jusqu’au Vintage Hôtel, témoin du drame qui avait eu lieu deux ans plus tôt. L’attentat qui avait, une fois de plus détruit le bâtiment disparaissait progressivement. Le nouveau propriétaire devait être impatient de voir disparaître les traces de l’incident. Il était si facile de les faire taire à jamais. Ricanement, rire gras et sans plaisir. Si facile … pas pour elle. A vie… à vie, cette cicatrice lui rappellerait la catastrophe qui avait eu lieu encore plus tôt dans ce même endroit. Et cette autre, cette autre stigmate d’un tir perdu dans ce centre commercial. Evènement funeste qu’elle aurait voulu oublier … A chacune de ses horreurs, une autre malédiction. Un mort, des morts, toujours plus de morts et de blessés. Parfois, mieux valait être mort. Elle l’aurait voulu. Pour ne pas supporter ça. Ne pas supporter la perte de nombreuses personnes et la dernière en date … Anna … La vie, la mort. Malchance et fatalisme. Etre maudit était toujours aussi vrai que le feu de la vie qui l’animait encore. Si seulement, elle parvenait à mettre fin à cette mort interminable, à mettre fin à cette vie qui se résumait à survivre. Elle n’avait plus grand monde sur qui compter … June, peut-être Victoria. Toutes deux avaient leur vie et elle … elle, elle remettait toujours au lendemain les choses. Demain elle irait les voir, demain elle prendrait la dose fatale. Facilité à la procrastination qui la navrait autant que cela l’encourageait à persévérer sur la voie de la déchéance. Elle n’était rien d’autre qu’un déchet, produit d’une société morte et particulièrement féroce. Jamais, jamais plus elle ne s’attacherait à quelqu’un. C’était bien trop risqué … Jade, Anna et même Xander. Trois jeunes, trois petits qui y avaient laissé des plumes. Le début de la fin. La déchéance et les enfers pour Helen. Nouveau sentiment de s’enfoncer dans des souvenirs trop lourds à supporter. Elle sortit les dernières gélules qu’elle avait pu subtiliser à Victoria. Elles, au moins, sauraient lui faire oublier tout ça. Avalées comme s’il ne s’était agi que de sucreries, elle vacilla avant de courir, certaine de pouvoir suivre le rythme, jusqu’aux nouveaux lotissements en construction. L’endroit parfait. Soudain suivie par des ombres aux formes effrayantes, elle accéléra l’allure avant de chuter immanquablement. Larmes de peur, larmes de protection face à ses démons intérieurs. Elle se recroquevilla et se laissa aller d’avant en arrière. La recette miracle de Vic’ n’avait pas toujours ce même effet sur elle. Son mal devenait juste plus impressionnant, plus palpable aussi. Il prenait la forme des arbres, des ombres, des bâtiments et des lumières. Tous et tout le monde semblaient en avoir après elle, comme si l’univers entier lui faisait payer son inaction. Incapable de protéger ceux qu’elle aimait, incapable de garder près d’elle ceux qui l’aimaient.
Flash puissant, drogue, peur fulgurante. Un cri déchira le calme de la rue, un cri … son cri. Il s’était échappé d’elle sans qu’elle puisse rien pour le retenir. Il avait franchi ses barrières et la rendit hagarde. Son regard balayait la rue avec frénésie, ses membres tremblèrent. Elle se releva titubante et chercha une échappatoire, une protection. Couleurs vives, clignotements incessants qui brulent la rétine. A l’aveugle, elle avança jusqu’à l’enseigne. Les lettres floues s’éclaircirent subitement et le mot « Casino » s’inscrit en toute lettre devant elle. Trop fatiguée pour rejoindre tout de suite sa maison trop peu accueillante, saisis par le froid, elle chercha un coin tranquille et s’avança jusqu’à la ruelle. Se tenant aux murs, elle veilla à mettre un pied devant l’autre et se laissa tomber entre les vieux cartons et la grande benne. Personne ne la trouverait ici, elle serait tranquille. Tremblante, fiévreuse, terrifiée, en colère contre ce monde, elle remonta ses genoux contre sa poitrine et tenta de se faire la plus petite possible. Somnolence.
Flash puissant, alcool, drogue, peur fulgurante. Un sursaut l’agita et elle posa ses yeux sur l’allée qu’elle ne voyait pas. Encore ce passé, ce maudit passé qui venait la hanter dès qu’elle fermait les yeux. Fouillant le fond de ses poches, elle dénicha du sel … du sel ou du sucre ou … autre chose. Elle ne l’avait pas utilisé. Elle l’avait demandé, suppliant Mark de lui en donner ne serait-ce qu’un peu. C’était le moment de voir si la publicité faite sur la marchandise s’avérait exacte. Bruit de pas, elle se tétanisa. Personne ne pouvait savoir qu’elle était là. Qui était-ce ? Que voulait-on ? Bruit de pas, présent ou passé. Une simple dose l’aiderait à y voir plus clair. Elle essaya. Elle sentit la pression monter à sa tête et crut défaillir. Puissance de la marchandise phénoménale. Tourbillon de pensées embrouillées. Où était-elle ? Quel était ce bruit qui persistait à se rapprocher ?
▬ FIN FLASHBACK 2009 ▬
Dernière édition par Helen S. Cosovic le Mer 12 Sep 2012 - 13:54, édité 1 fois
AVIS DE DÉCÈS
À LA MÉMOIRE DE
Ciarán W. O'Reilly27 Mars 1972 - 15 Août 1998
† ÂGE : 32 † PROCHES EN DEUIL : 1043 † ENTERRÉ LE : 06/09/2012 † DATE DE NAISSANCE : 11/02/1992 † AVATAR : Andrew Garfield
Avis de décès ADRESSE: 202, Shooting Star Street. EMPLOI: Faucheur & pompier secouriste. RELATIONS AMIS/ENNEMIS:
Sujet: Re: Gloire ... passé et ange gardien ▬ Ciarán & Helen Mer 12 Sep 2012 - 12:44
Helen Ҩ Ciarán
"Gloire ... passé et ange gardien"
FLASHBACK 2007.
A croire que la mort ne vous libère aucunement du malheur. La journée se terminait mal au Skyline, le destin avait décidé que c'était au tour de toutes ces âmes perdues de périr de ses mains. Cet hôtel devait subir les secousses, les fissures qui séparaient deux berges distinctes. Fragilisées, celles-ci provoquèrent un tremblement de terre dans cet hôtel de luxe. D'après le signal radio, on avait déjà identifié quelques morts définitifs. Pour ce qui était des blessés, Ciarán s'attendait à voir des choses jusqu'alors inconnues. Une soirée difficile pour le secouriste en prévision. D'un pas décidé, il sortit du véhicule et accourut sur le lieu du drame. Il fallait sécuriser au maximum les blessés graves. Un rapide tour du lieu puis Ciarán sut ce qu'il avait à faire . Il regarda son collègue et lui montra un périmètre où les gravats avaient englouti des innocents. Spectacle monstrueux que ses yeux pouvaient vivre. Tout cela lui rappela le quinze août, ce fameux jour où il avait péri lui aussi. La prudence, voilà ce qu'il fallait privilégier aujourd'hui. Enfin, il aurait voulu en être capable mais envoyant cette jeune femme agoniser, véritablement empalée dans un bout de lustre, sa compassion eut raison de lui. Son sac en bandoulière, il s'arrêta devant la victime. Elle tentait de toucher sa blessure. D'un geste vif, Ciarán lui attrapa la main et l'empêcha d'agir si imprudemment, l'infection était la pire mort qui puisse exister selon lui. L'irlandais sortit des compresses et d'autres instruments qu'il espérait pouvoir lui être d'un quelconque secours pour sauver cette innocente victime.
Je vais vous sortir de là, madame. Vous devez juste rester calme, respirer le plus normalement possible et surtout bouger le moins possible pour éviter que vos organes ne soient plus endommagés...
FLASHBACK, 2009.
Ciarán vivait toujours au rythme des appels téléphoniques tardifs. Il acceptait toutes les gardes, tout ce qu'il pouvait pour pouvoir éviter de penser. Travailler, une échappatoire? Dans son cas, c'était clairement le cas. Le téléphone sonna une nouvelle fois. C'était de plus en plus fréquent, Ciarán n'ayant pas réellement de famille à chérir dans la mort, il pouvait bien sauver le monde. Mal réveillé, il décrocha et comprit bien vite ce qui était en train de se produire. Une overdose en prévision et c'était une pauvre dame qui avait découvert une jeune femme en souffrance dans une ruelle à côté de chez elle. En un rien de temps, l'irlandais était dans son véhicule et accourait sur les lieux. Comment pouvait-on en arriver à ce type de destruction? Il se le demandait bien. La drogue, un vice qu'il n'avait jamais voulu tenter. Ciarán avait du mal à saisir l'intérêt d'aller choisir la mort dans un principe si possessif. Il chassa toutes ses interrogations lorsqu'il se gara vite devant le lieu. Son attirail sur le dos, il s'arrêta devant une poubelle puis s'agenouilla. Il la connaissait. Il l'avait déjà sauvé. Un sauvetage ne lui suffisait pas? Ciarán en ferait deux, pour lui ce n'était pas un problème. Un sourire narquois sur les lèvres, il lui tapota la joue pour voir si elle était encore dans ce monde. A en juger par les paroles incohérentes qu'Helen prononça, il était temps d'agir avant de la perdre. Ciarán la regarda avec un air compatissant.
Ma chère Helen, cela va piquer mais après tout sera fini, vous m'entendez?
La seringue devant ses yeux, Ciarán finit par injecter la solution saline dans le bras gauche d'Helen à sa portée. Maintenant, il n'avait plus qu'à attendre qu'elle reprenne conscience. Assis devant elle, il priait pour que cela fonctionne, il s'en voudrait s'il devait perdre une patiente ayant déjà failli mourir entre ses mains...